Voici un extrait d'une thèse sur les différents produits utilisés en médecine aviaire.
Nota béné : le peroxyde d'hydrogène est appelé couramment eau oxygénée.
Autres dérivés de chlorhexidine en solution aqueuse : Diaseptyl, Biseptine.
La povidone iodée est le composant de la Bétadine dermique.
La solution isotonique de NaCl est le sérum physiologique.
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Le but initial des plaies contaminées ou infectées, est de retirer le tissu dévitalisé et les corps
étrangers et de réduire la charge bactérienne (Degernes L.A. 1994).
• Choix du soluté
Dans la littérature, de nombreux agents sont utilisés pour le nettoyage de la plaie tels que l’eau
du robinet, la solution isotonique de NaCl à 0,9%, le Ringer lactate ou la solution de Ringer
(Ringer aguettant®), une solution de chlorhexidine diluée à 0,5%, le peroxyde d’hydrogène en
solution à 3% ou une solution diluée de povidone iodée à 0,5-1% (Degernes L.A. 1992;
Degernes L.A. 1994; Burke H.F. et al. 2002). Il est préférable d’utiliser des solutions stériles
quand cela est possible (Ritzman T.K. 2004).
Le choix de la solution repose sur sa disponibilité, les propriétés de l’agent actif et les
préférences du clinicien.
L’eau, la solution isotonique de NaCl à 0,9%, le Ringer lactate ou la solution de Ringer,
sont disponibles pour la majorité des praticiens. Ces solutions sont dépourvues d’effet
antiseptique. Mais, utilisées à une pression adéquate avec d’important volume, elles
permettront de déloger et de retirer mécaniquement les corps étrangers (Burke H.F. et al. 2002),
ainsi que les germes et le reste de tissus nécrosés.
Les solutions pourvues de propriétés antiseptiques, présentent l’avantage d’être efficaces
contre certains micro-organismes mais leur utilisation présente aussi certains
inconvénients comme un risque potentiel de réaction tissulaire locale, une absorption
systémique, une toxicité et un ralentissement de la cicatrisation (Ritzman T.K. 2004).
La chlorhexidine possède un large spectre antiseptique et entraîne une réaction tissulaire
minimale. L’absorption systémique, la toxicité et le ralentissement de la cicatrisation ne
semblent pas être des effets indésirables liés à son utilisation. Elle ne doit pas être utilisée
plusieurs fois, car elle peut ralentir alors la formation du tissu de granulation (Burke H.F. et al.
2002).
Deux présentations commerciales sont utilisées couramment dans la littérature : la solution de
diacétate de chlorhexidine à 0,5% (Nolvasan solution®), et la solution de gluconate de
chlorhexidine (Hibitane®, Septéal®) (Bennett R.A. 1993; Burke H.F. et al. 2002).
Le peroxyde d’hydrogène est principalement efficace contre les infections clostridiennes
(Degernes L.A. 1992; Degernes L.A. 1994; Burke H.F. et al. 2002).
Clostridium spp. peut infecter les plaies profondes perforantes, puisque celles-ci fournissent des
conditions de milieu favorables (milieu anaérobie) à leur prolifération et à la production
d’endotoxines. La dermatomyosite à clostridies qui en résulte, peut devenir fatale pour l’oiseau
(Burke H.F. et al. 2002).
Le peroxyde d’hydrogène par son action effervescente permet le retrait des caillots sanguins et
par son action vasoconstrictrice locale, favorise le contrôle de l’hémostase. Mais, même à une
concentration inférieure ou égale à 3%, elle présente une toxicité tissulaire, notamment pour les fibroblastes (Burke H.F. et al. 2002).
Cet agent doit donc être utilisé principalement en une seule application, pour les plaies
souillées afin de retirer les débris et pour les plaies perforantes pour lesquelles des spores de
clostridies peuvent potentiellement contaminer la plaie (Degernes L.A. 1992; Degernes L.A.
1994; Burke H.F. et al. 2002).
La povidone iodée (Bétadine®) peut être absorbée par voie systémique et son faible pH peut
exacerber une acidose métabolique. De plus, elle présente une toxicité pour les fibroblastes à
une concentration de 1 à 5% (Burke H.F. et al. 2002). A une concentration inférieure à 1%, la
povidone iodée apparaît plus efficace et moins toxique pour les tissus. Néanmoins, son
utilisation doit se limiter aux plaies de petite taille, du fait de ses effets indésirables (Burke H.F.
et al. 2002).
Finalement, par son large spectre d’activité et son absence d’effets inhibiteurs majeurs sur le
processus de cicatrisation, la chlorhexidine à 0,5% est considérée selon les auteurs comme la
solution la plus efficace et la plus sûre pour le nettoyage des plaies chez les oiseaux (Burke
H.F. et al. 2002).
En effet, il a été démontré que la chlorhexidine présentait des propriétés antiseptiques plus
efficaces que la povidone iodée dans certaines études, avec peu d’effets indésirables associés à
son utilisation sur la cicatrisation et la régénération de nouveaux tissus (Burke H.F. et al. 2002).
Elle présente aussi une rémanence supérieure à 6 h chez les chiens, cette propriété n’est pas
observée lors de l’utilisation de la povidone iodée (Bennett R.A. 1993)."
Source : ÉCOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT Extrait de la thèse presentée par Johanna OUZIAUX (2007)
"PARTICULARITE DE LA PEAU ET DE LA CICATRISATION CHEZ LES OISEAUX : APPLICATION AUX PLAIES ACCIDENTELLES"